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La Corse possède le maquis le plus riche de tout le bassin méditerranéen (0.29 taxons au km2 sur l'île et 0.09 en France continentale), cela en raison de sa position géographique qui en fait le point de rencontre de la flore dite "méditerranéo-corse" et de celle dite "oro-corse", et également en raison de la variété climatique qui s'étage de la haute montagne au bord de mer.
On dénombre actuellement sur l'île près de 3000 taxons dont 85% sont indigènes et 4% sont endémiques à la Corse stricto sensus.
A titre d'exemple, on trouve en Corse huit fleurs endémiques : la morisia enfouissante (Morisia monanthos), l'orchidée sauvage (Ophrys morisii), le crocus (Crocus corsicus), le dianthus (Dianthus furcatus), l'immortelle des frimas (Helichrysum frigidum), le calament de Corse (Acinos corsicus), le poiret de Corse (Doronicum corsicum), la violette corse (Viola corsica).
Nul besoin de préciser que ces fleurs, tout comme de nombreuses autres plantes corses, sont protégées car menacées de disparition. Les cueillir, les déplacer, les transplanter, les détruire est fortement puni. Il se peut même qu'un botaniste ulcéré d'une attitude destructrice commette quelques voies de fait sur la personne fautive. Attention, les nombreux botanistes qui sillonnent l'île, amateurs ou professionnels, sont très vigilants à la protection de ces espèces. Alors si votre attention se trouve attirée par des fleurs ou des plantes, le plus prudent, c'est de regarder, admirer, mais surtout ne pas toucher !
Il est important de souligner que sur la totalité des taxons protégés en France, 40% se trouvent en Corse.
La flore est fragile, respectons-la.
[Taxon : Nom utilisé pour désigner scientifiquement toute catégorie dans laquelle entre un être vivant (nom d'espèce, nom de genre, nom de famille, etc.). -- Plur. Des taxons ou des taxa.]
"bacciardu cume a scopa" = menteur comme la bruyère
chêne vert
chêne pubescent
chêne liège ("suara")
hêtre
châtaigner
pin lariccio -> sous-espèce endémique du pin noir continental
son tronc sans noeuds et la finesse de son grain enfont unbois de valeur recherché en ébénisterie. Il peut atteindre 40m de hauteur et 2m de diamètre.
aulne de Corse
aulne glutineux (bord des ruiseaux)
genévrier
sapin blanc ("ghialgu" ou "abatu")
arbousier (jusqu'à 7 mètres)
lentisque ("u linsticu")
crocus corse
ciste de Montpellier ("u mucchju")
ciste de Crête ("u mucchju")
ciste à feuilles de sauge ("u mucchju")
lis de saint antoine
gesse de Vénétie
sérapias en coeur
bruyère arborescente ("a scopa")
héllébore de Corse
genêt corse
calycotome épineux
myrte
griffe de sorcière, envahit les dunes dégradées et élimine les plantes indigènes.
marguerite des sables
panicant de mer
lis de mer
genévrier
derrière les dunes : les marais
La Posidonie (Posidonia oceanica)
Sous l'eau, on retrouve une flore constituée d'algues, de végétaux inférieurs et de plantes à fleurs, plantes supérieures qui ont commencé à évoluer sur terre puis qui sont retournées à la mer. Les végétaux chlorophylliens sont ceux capables de produire leur propre matière organique par l'absorption de matières minérales et d'énergie lumineuse, grâce à la photosynthèse. Quelle que soit sa dimension, de la microalgue à la Posidonie, la végétation est le point de départ des chaînes alimentaires ; il est donc important de la préserver car elle sert également d'abri et de frayère.
La posidonie est une des rares plante à fleurs (phanérogame) à pouvoir vivre en eau de mer. Elle possède des feuilles rubanées longues de 20 à 80 cm selon les saisons et d'une largeur d'environ 1 cm. Les feuilles sont organisées en faisceaux, eux-mêmes attachés à des tiges rampantes ou dressées (les rhizomes). Bien que l'on ait trouvé et daté des rhizomes âgés de 4000 ans, ils poussent très lentement : 1 à 5 cm par an.
La posidonie forme de vastes herbiers qui offrent aux poissons des abris divers, des frayères... Toute l'année, les posidonies perdent leurs vieilles feuilles brunies ; mais c'est en automne, après les premières tempêtes, que cette perte est la plus importante et la plus visible. Les débris des feuilles sont rejetés sur les plages où ils forment des banquettes. A première vue les banquettes peuvent paraître sales, mais elles protègent les plages de sable de l'érosion. On trouve également sur les plages des petites pelotes de fibres (aegagropiles) venant de la base des feuilles des posidonies qui est imputrescible ; roulées par les courants, elles s'agglomèrent entre elles.
Les peuplements sont un mélange d'espèces vivant sur substrats durs et sur substrats meubles ; c'est ce qui fait leur originalité et leur diversité. Certains comparent ces herbiers à des forêts. Ses habitants sont discrets : ils se camouflent, s'enfouissent ou sont souvent de petite taille. Des algues peuvent également choisir ce support pour se développer. Dans le temps, des espèces se succèdent, tant la place est convoitée ; pourtant 1 mètre carré d'herbier offre une surface foliaire de 20 à 50 mètres carrés ! C'est un écosystème très riche : il produit 2 fois plus d'oxygène que la forêt vierge !
La posidonie est endémique à la Méditerranée (c'est le seul endroit où on la trouve), ce qui rend nos fonds uniques ! Elle s'étend des premiers mètres sous la surface jusqu'à 20 à 40 mètres de profondeur ; après, elle manque de lumière. Espèce protégée.
Les posidonies sont le poumon de la Méditerranée. Elles rejettent jusqu'à 14 litres d'oxygène par mètre carré et par jour.
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