Une balade de six jours à cheval dans le nord de la Corse


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Semaine du 5 au 12 mai 2002
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J5 - jeudi 9 mai 2002

* * *

Sur le catalogue UCPA

Traversée du désert des Agriates par le bord de mer à la découverte des criques sauvages. Galops sur les plages de sable fin.

Sur le vif

C'est par un beau temps ensoleillé que nous empruntons l'étroit chemin douanier qui longe scrupuleusement la côte fortement accidentée. Les chevaux nous prouvent qu'ils ont le pied parfaitement sûr. Banditu est étonnant, il saute de bloc en bloc comme une chèvre. Au départ, ça surprend un peu, mais on s'habitue très vite à son adresse. Un ancêtre de ces chevaux a dû fauter avec un chamois, pas possible autrement.

Sur une petite plage, nous mettons pied-à-terre afin de faire passer aux chevaux une massive banquette de feuilles de posidonie séchées. Le moment est délicat car un faux-pas d'un cheval pourrait le "coincer" dans le matelas compact des feuilles de posidonie. Et un cheval qui s'enfonce, c'est un cheval qui panique...

Nous passons sans encombre et reprenons notre trajet escarpé.

Environ 15km avant St Florent, on découvre la plage de Saleccia sur laquelle furent tournées certaines scènes de débarquement du film "Le jour le plus long".
la plage de Saleccia, vers l'ouest
Aujourd'hui, les scènes de guerre ne sont plus jouées de la même façon : le Conservatoire du littoral met en oeuvre tous les moyens possibles pour lutter contre l'érosion de la dune et tenter de préserver durablement son écosystème.
la plage de Saleccia, vers Saint Florent (dans le lointain le Cap Corse)
Cette zone est fort heureusement assez difficile d'accès sinon elle ne résisterait pas à l'afflux des visiteurs de l'île (à titre d'exemple, en juillet et août, on compte 4000 visiteurs par jour au Col de Bavella (1218m)).

Quelques cinq kilomètres plus loin, on arrive par le chemin des douaniers à la plage de Lotu. Celle-ci n'est accessible que par le chemin de la côte ou par la mer, ce qui la rend plus facile à protéger contre les agressions inhérentes aux passages. De St Florent, il faut compter environ 2 heures à pied.
plage de Lotu

En continuant le chemin littoral, on arrive à la tour de la Pointe de Mortella. Celle-ci fut construite au milieu du 16ème siècle et venait s'intégrer dans le plan global de protection des côtes établi par les Génois. Son architecture défensive fit une si forte impression sur l'Amiral Nelson qu'il commanda la construction de tours à l'architecture similaire le long des côtes d'Irlande et d'Angleterre et on leur donna le nom de "Mortello towers".

Les gardiens des tours ("torri") étaient appelés "torregiani". La porte, située à cinq mètres du sol, n'est accessible qu'à l'aide d'une échelle. Le rôle des torregiani était de signaler toute approche par des feux allumés au sommet des tours. Les tours de guet et les citadelles étaient destinées à prévenir et à protéger les populations des attaques barbaresques.

Nous continuons vers l'anse de Fornali et la tour du même nom. Le lieu-dit doit son nom aux fours ("fornu") qui servait à obtenir la chaux ("calcina") destinée à être vendue à l'exportation. Deux de ces fours sont visibles (deux grands puits) le long du chemin littoral. La tour a été construite au 17ème s. par les Génois.

Nous passons près de la Plage d'a Roia (Roya). Le conservatoire du littoral a du pain sur la planche et celle-ci est largement savonnée. Allez, en route pour la polémique de l'année 2000 : http://pressecorsetv. free.fr/destrucponton.html (article de décembre 1999).

Juste avant Saint Florent, c'est l'étape. Nous nous occupons des chevaux puis envisageons de dresser les tentes. Que nous ne trouvons pas dans le véhicule d'intendance. Un oubli ? Non, ce soir nous sommes hébergés dans une dépendance de la maison d'amis de Jean. Soit.

Grosse mauvaise surprise, le ménage n'a pas été fait dans la maisonnette depuis un temps certain, sanitaires compris. Tiens ? Personne ne demande où se trouve le papier hygiénique... Nous regrettons franchement les tentes arlésiennes et commençons à lorgner vers un hangar voisin, des bâches, la niche du chien...

Les propriétaires nous proposent alors une grande chambre dans une aile de la maison principale. C'est d'accord ! Nous nous installons toutes dans la pièce et passons toutes sous la douche. Dans l'ordre.

Jean nous conduit à Saint Florent. Pour fêter cette journée sans engueulades, j'offre une tournée. Jean se défile et nous laisse au port. Petite visite de Saint Florent et de sa citadelle construite en 1439 par les Génois. Désespoir des troupes de passer devant tant de figues pas encore mûres mais presque. Visite prolongée à la terrasse du bar "Escale" sur le port. Considérations diverses et contradictoires sur le caractère intrinsèquement xénophobe des populations insulaires en général. La faim commence à se faire sentir. Coup d'insupportable (eh oui, ils sont partout) à Jean qui vient nous chercher et retour à notre "campement". Ce soir, c'est granulés pour les chevaux et, pour les cavaliers, soupe à la viande (Leslie est agacée), cannelloni aux trois fromages, gâteau au chocolat et... burp.

Ah, ça y est, il pleut des torrents.

On traverse la cour à toute vitesse et dodo.

Bruits dans la nuit. Alerte nocturne ! L'étalon s'est détaché. A-t-il eu le temps de commettre quelque outrage ? Nous n'en saurons rien dans l'immédiat car il conserve un silence de carpe sur ses activités nocturnes.


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